L'hiver
Sans voiles sont nos
eaux, et nos cieux sont sans ailes. Les champs se sont
drapés dans leur manteau d'argent Les étoiles
jamais n'ont tant lui. L'indigent Lève, tout
anxieux, ses mains froides vers elles. Voici que vos
clameurs, ô vents ! sont comme celles Des mers où
disparaît le vaisseau diligent ! Voici qu'en
tourbillons passent, au ciel changeant, Des flocons radieux
comme des étincelles.
Nul chant ne monte
plus des grands bois dentelés, Tous les logis sont
clos, les fleuves sont gelés, Et dans le jour
douteux mille spectres se forment. L'hiver de notre vie
est triste ainsi pourtant. Sous nos cheveux de
neige, hélas! à jamais dorment Les suaves espoirs que
nous caressions tant. Pamphile Le
May